Depuis avril 2023, la ferme de Bezidel produit et propose une grande diversité de fruits et légumes bio en vente directe à la ferme. Nous cultivons une centaine de variétés pour une quarantaine de légumes différents. Nos légumes sont ultra frais (récoltés le matin du jour de vente) et savoureux ! Nous privilégions les variétés anciennes qui régalent papilles et pupilles : formes, couleurs, textures et goût sont au rendez-vous dans vos assiettes. De plus, ces variétés garantissent une qualité nutritionnelle, bien supérieure aux variétés hybrides. Évidemment nous respectons la saisonnalité des légumes (pas de tomates entre novembre et mai 😉 ).

A ce jour, nos paniers de légumes du mercredi nourrissent 35 familles par semaine et près du double en période estivale !

La ferme de Bezidel est une « microferme » urbaine, nous sommes implantés au cœur du quartier de Bezidel, au plus proche de nos clients. Elle est atypique de par sa taille (seulement 1000 m2 cultivés de légumes), sa conception (design permaculturelle), les techniques utilisées (pas de mécanisation et non travail du sol) et enfin par sa diversité culturale et la synergie entre arbres fruitiers et légumes qui se côtoient.

Nous sommes situés sur la commune de Séné qui fait partie du Parc naturel du golfe du Morbihan. Elle profite ainsi d’une faune et d’une flore exceptionnelle qu’il faut absolument préserver !

Aujourd’hui la ferme est gérée par un seul maraîcher, Ewan, diplômé d’un BAC PRO agricole. Il s’est formé, notamment,  à la ferme du Bec Hellouin, ferme pionnière en permaculture en France ainsi qu’à la ferme de Keruzerh, située à Locoal-Mendon, qui a brillamment démontré la viabilité technique et économique des microfermes comme la nôtre. Dans l’idée de partage et de transmission, nous accueillons des stagiaires tout au long de l’année et un saisonnier pour la période estivale.

L’histoire d’une renaissance

La ferme de Bezidel, bien que créée récemment, est avant tout l’histoire d’une renaissance. Jusqu’au milieu des années 90, c’était une ferme comme il en existait des centaines de milliers en France : production de lait et vente de bétail. Elle était alors gérée par Denise et Jean Gicquel, les grands parents d’Ewan. Grâce aux terres et quelques bâtiments, restés dans le giron familial, la création de la nouvelle ferme maraichère en a été facilitée.

Notre engagement écologique

Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde »

Comme le Colibri de la fameuse légende amérindienne, la création de la ferme a été fortement motivée par un désir profond d’agir, de faire sa part pour lutter contre le dérèglement climatique en cours, qui va bouleverser notre société dans les années à venir. Dans son film « Demain », Cyril Dion montre à travers l’exemple de la ferme permaculturelle du Bec Hellouin que l’on peut réinventer l’agriculture et faire que celle-ci soit vertueuse pour notre environnement et résiliente face aux chocs à venir.

A la ferme de Bezidel, nous actionnons une multitude de leviers pour atteindre ces objectifs tout en pensant à la viabilité économique de la ferme :  

  • Nous sommes labellisé BIO : nos pratiques sont beaucoup plus ambitieuses que ce que le cahier des charges BIO nous impose.
  • Nous respectons la saisonnalité des légumes. Nos serres froides (serres non chauffées) nous permettent d’allonger la période de culture.
  • Nous utilisons principalement des semences paysannes (ou dites de population). Elles sont reproductibles et dans les années à venir, nous allons faire (le plus possible) nos propres semences pour que les légumes soient plus adaptés à notre région et à nos techniques culturales.
  • Nous favorisons la biodiversité : diversité des cultures (nous cultivons des centaines de variétés différentes pour les légumes notamment), plantation d’arbres, mise en place de nichoirs pour les oiseaux et chauves-souris, création de mares et plantation de fleurs pour attirer les pollinisateurs et héberger les insectes utiles contre les ravageurs.
  • Nous plantons le maximum d’arbres possible. Les arbres fruitiers au feuillage léger et aux racines pivotantes peuvent pousser non loin de nos légumes. L’arbre joue plusieurs rôles : c’est un formidable climatiseur, un système de drainage, un hôte pour la biodiversité, il nous nourrit et faire remonter les minéraux contenus dans le sol.
  • L’eau est utilisée avec parcimonie avec la mise en place, systématique, de tuyaux goutte à goutte sur nos planches de cultures. Pour garder l’humidité dans le sol et le protéger des agressions extérieures, nous avons recours à différents paillage : organiques ou bâches (toiles tissées)
  • La ferme est un puits de carbone ! Beaucoup de soins sont apportés à notre sol : il s’aggrade d’année en année avec l’ajout massif de matières organiques (compost, broyat, fumier, paille, feuilles mortes, etc…). Il n’est pas labouré, ainsi il n’y a pas de CO2 libéré dans l’atmosphère et la vie du sol n’y est pas altérée.
  • Nous faisons une utilisation modérée du plastique. A moyen/long terme, nous espérons le bannir totalement de notre ferme.

La permaculture

Schéma présentant les principe de l’écoculture (application de la permaculture au secteur agricole). source (« Vivre avec la terre »)

La permaculture a été théorisée dans les années soixante-dix par les australiens Bill Mollison (biologiste) et David Holmgren (essayiste). Il existe beaucoup de façon de la définir, je vous cite celle que je préfère, tirée de l’excellente BD « Le potager Rocambole » de Laurent Houssin et Luc Bienvenu (éditions Futuropolis) :

« La permaculture est une philosophie de vie, une science et une méthode dont le but est de concevoir, d’aménager et de faire fonctionner des écosystèmes humains dotés des mêmes caractéristiques que les écosystèmes naturels (la résilience, la diversité, l’autonomie, la durabilité…) qui produisent une grande abondance de récolte variées (nourriture, énergie, biodiversité, beauté…) en utilisant des techniques efficaces et adaptées. »

La permaculture n’est donc pas une technique agricole à proprement parlé mais une philosophie où il y a des éthiques et des principes qui peuvent s’appliquer à notre système « ferme » et à l’agriculture. C’est également une méthode de conception que l’on appelle « Design » qui permet de placer les différents éléments dans notre système. Le fondateur de la ferme du Bec Hellouin, Charles Hervé-Gruyer en a synthétisé les principes appliqués à l’agriculture qu’il a nommé « Ecoculture » (voir schéma ci-dessus)

Les trois principes éthiques (piliers) de la permaculture :

  • prendre soin de la Terre : l’agroécologie et le maraîchage sur sol vivant illustrent à merveille ce principe, il s’agit des techniques, mais également la gestion de la pollution, la sanctuarisation des zones naturelles…
  • prendre soin des Hommes : on peut s’orienter vers des formes de communication bienveillantes comme la communication non violente, ou bâtir de nouveaux modèles de société où les aspects socio-environnementaux sont mis en avant par exemple.
  • partager équitablement les ressources : les formes d’entreprises éthiques comme les SCOP, le monde associatif, le commerce équitable illustrent par exemple ce principe.

Les techniques agroécologiques et bio-intensives

Pour produire autant de légumes sur une aussi petite surface, nous nous sommes inspirés de techniques émergentes apparues ces dernières années :

  • les pratiques agroécologiques :
    • Agroforesterie (association des arbres avec des cultures ou animaux )
    • Diversification des assolements
    • Allongement des rotations
    • Agriculture de conservation : non travail du sol, biodiversité, couverture permanente.
    • Produire des protéines pour l’alimentation des animaux
    • Utiliser des produits de biocontrôle
    • Méthanisation
  • la méthode bio-intensive, venue du Québec avec le célèbre Jean-Martin Fortier qui a mis l’accent sur la productivité, la rentabilité des microfermes tout en respectant la nature. Il travaille avec des « planches permanentes » qui sont  standardisées (même largeur et même longueur) pour faciliter leur exploitation, la planification, les rotations et notamment pour la gestion du système d’irrigation et la protection des cultures. C’est une méthode dite « intensive » car les cultures s’enchaînent et se succèdent sur une même planche (jusqu’à 5 successions de cultures sous serre par exemple). Il y a une forte densification (les espacements sont réduits) et une forte activité biologique avec l’apport important de matières organiques. Il en résulte une meilleure santé des végétaux et une présence moindre des maladies. Enfin côté outils, il est très peu mécanisé et utilise principalement des outils ergonomiques adaptés aux planches permanentes et à leur densification. Il utilise par exemple des microbinettes, une grelinette (pour aérer le sol), un semoir de précision pensé par Eliot Coleman (pionnier des microfermes aux USA) qui permet de semer jusqu’à 12 rangs de légumes sur planche de 75cm de large en deux aller-retours. Avec cette méthode, on atteint une productivité au m2 bien supérieure à celle de l’agriculture conventionnelle.

  • le mouvement « MSV » : maraîchage sur sol vivant, né d’un groupe de maraîchers initié par François Mulet (fondateur du réseau et président de la société Ver de Terre Production). Ils sont partis du constat que le « Bio » et les pratiques  agroécologiques n’allaient pas assez loin et étaient trop permissives. Les principes clés du MSV sont :
    • Non labour du sol : éviter au maximum tout travail mécanique du sol qui détruit l’activité biologique du sol.
    • Une couverture du sol permanente (inspiration de l’écosystème d’une forêt ou d’une prairie) : le sol est ainsi protégé des aléas climatiques et à l’abri des rayons ultraviolets du soleil préservant ainsi la macrofaune, la microflore et microfaune du sol. Des mulchs avec de la matière organique ou des couverts végétaux sont utilisés. Des bâches peuvent être également utilisées pour gérer l’enherbement.
    • Nourrir son sol : il faut apporter de la matière organique régulièrement et brut de préférence pour développer la vie biologique du sol. On nourrit le sol qui nourrira par la suite les plantes. Pour eux le compost est une matière par exemple trop dégradée et qui ne présente pas assez d’intérêt pour développer la vie du sol.